Présentation


LE CONCEPT

Une restauration ? Ça commence peut-être comme ça...

Au tout début vers 1966, il y a eu Bernard mon grand frère qui, mécano 2 roues, passionné de moto et de scooter m’a bricolé un Solex un peu rabaissé pour aller faire le couillon dans les chemins du bois derrière la maison. Après il m’a refilé son ancien Bima un peu plus haut et beaucoup plus puissant (!). En 68 quand j’ai eu 14 ans Bernard m’a vendu son P50, j’avais des sous car j’ai commencé à bosser l’été au marché. Je rêvais alors du Honda 90 S avec ses flancs chromés et son sélecteur au pied. Je gardais jusqu’au moindre centime pour pouvoir me payer ce 90… Oui mais voilà à coups de 10 francs ça n’avance pas vite et quand le moment est venu le 90 était dépassé, les 125 me faisaient de l’oeil dans les vitrines à Bordeaux et les jeudis après-midi, sortis du bahut avec les copains fanatiques, on courait tous les concessionnaires pour rester plantés devant !

En janvier 71, ma 1ère 125 une CD de 1968, elle sera suivie de beaucoup d’autres…
En juillet, sur une route tordue, une R16 (c’est mauvais la r16) m’arrive en face, le mec est dépassé, moi aussi et je tire tout droit. Je m’en sors bien, j’ai eu le réflexe de me jeter à côté du poteau de téléphone, la moto à gauche et moi à droite. Clavicule cassée, broches, 2 opérations et une seule envie : remonter en selle, d’autant que je suis la vedette l’été sur la place de la jetée (du moins j’en ai l’impression) avec mon bras en écharpe au milieu des quelques motos des potes. On n’est pas très nombreux encore à l’époque et même un 125 provoque un (petit) regroupement ! Suite à cet accident, le hasard me fait rencontrer le copain d’un copain qui a une 250 k1 de 1968, la belle rouge avec deux trompes Fiam devant. Il veut la vendre, j’ai le bras en écharpe et les sous de mes marchés d’été donc affaire conclue ! J’ai simplement oublié de demander à mon père… Là-dessus arrivent les résultats du bac : ratatiné avec un zéro en maths et presque rien ailleurs ! J’ai passé plus de temps sur la moto que derrière les bouquins… Mon père pour la 250 c’est non. Je ne comprends toujours pas pourquoi !..

Cette 250 est finalement achetée par un copain d’enfance et reste donc un rêve pour moi. Même si j’ai eu beaucoup mieux depuis, l’idée d’en trouver une ne me quittera jamais. La retraite arrivant et un coup du hasard ont fait le reste.

 

DÉCEMBRE 2010...

La philosophie de ces restaurations

De mes lectures de chevet LVM et Moto Légende j’ai pu me faire une idée précise de ce que je voulais réaliser et surtout de ce que je ne voulais pas. Je ne suis pas (encore) un collectionneur même si j’aimerais bien. Pas question par exemple de faire « un objet » de salon sur-restauré, clinquant. Pas question de reconstruire à neuf avec du neuf. Il me faut une bécane d’origine autant que faire se peut, mais qui roule. Je ne veux pas une moto de collection mais une belle moto, propre et patinée avec ces traces de vécu que nous les motards on aime tant. Comme j’ai pu le lire sur tant de discussions stériles de passionnés, je ne me prendrai pas la tête avec le bon passage d’un câble et si un panachage me permet de rouler, alors je panacherai. Je n’ai plus rien à prouver, les bécanes d’origine je les ai eues et surtout, ma vie est derrière moi en partie. J’ai encore du temps devant, pas assez toutefois pour attendre des années un garde boue arrière…

Le coût

Quand on aime on ne compte pas : erreur ! On ne compte pas quand on est riche, dans ce cas il suffit d’acheter une moto ou de payer un de nos brillants restaurateurs, ils font des miracles et surtout un boulot magnifique ! Si j’en avais les moyens je ferai sûrement ça, le dilemme ne se pose pas. 2500 euros c’est la somme que je me suis fixée car c’est la valeur estimée de la 350 une fois terminée. Oui mais ça c’était avant, les motos s’étant « accumulées » il m’a fallu rester dans la somme ! J’ai dû jouer fin, mais avec mes 4 deux roues finis, en décembre 2013, je suis pourtant nettement en dessous…

Le travail

J’ai décidé de le réaliser seul autant que faire se peut. Pour la partie nettoyage, polissage, démontage et remontage pas de souci. La partie peinture pour les petits éléments, ça ira, mais s’il faut faire le réservoir et le reste, il me faudra passer par un pro. C’est vraiment un métier qui ne s’improvise pas !

Les blogs

C’est une idée de Patricia mon épouse et j’y ai pris goût avec l’aide d’Alice ma fille. Ils se construisent au fur et à mesure avec des retours sur images et textes. Ils me permettent aussi d’être en contact avec des gens passionnés et passionnants. Ces blogs c’est du perso, du vécu sans fioritures, peut-être que certains se reconnaîtront dedans, car nous sommes nombreux de ces années là à avoir vécu les mêmes choses.

 

L'ATELIER

Là évidemment on fait avec ce qu’on a !

Au début, je travaillais dans 10m² environ (5 x 2) en bois bien aéré mais peu pratique, j’avais réservé cet espace au stockage et démontage. En parallèle le travail de restauration se faisait dans un petit atelier en dur, bien couvert de 3,50 x 2. Petit mais efficace, une 125 y rentrait mais pas moi avec… Réservé donc au travail sur l’établi.

Ces deux locaux je les avais construits. Dans ce cas il faut avoir la place sur le terrain, le temps pour le faire et quelques compétences. Pour les compétences, avec des bouquins un peu, des bons conseils beaucoup, l’aide de son épouse tout le temps, on s’en sort. Bon c’est vrai que nous bricolons depuis 34 ans, par force au début : manque de sous comme tout le monde, alors le courage remplace !

 

Finalement, un déménagement plus tard en Finistère, je dispose désormais d’un grand sous-sol pour entreposer les machines, ainsi que d’un atelier cloisonné pour bricoler en toute tranquillité et en toute saison ! C’est pas beau ça ?!

Oui mais voilà, toute la famille ne s’est pas adaptée à cette nouvelle région et nous avons dû revenir dans notre Gironde d’origine.

Le choix de la nouvelle maison a été influencé par (mais pas que… Quand même !) le besoin de rangement et de place pour les motos et pour travailler dessus. Le résultat est au-delà de mes espérances : un atelier ouvert sur l’extérieur, vaste, clair, isolé et quasi opérationnel en arrivant. Il n’y avait plus qu’à s’installer !

 

LE MATÉRIEL

 

Pour travailler, il faut un minimum de matériel, mais avec un minimum on peut travailler !..

J’entends pas là qu’il n’est point besoin d’avoir des outils et équipements de pointe pour débuter. Bien au contraire il vaut mieux cerner ses besoins dans le temps plutôt que de s’encombrer de gros accessoires encombrants et peu utiles. Par exemple, je viens de m’équiper au bout de trois ans d’une fontaine de lavage car j’en ai senti le besoin. J’ai hésité pour un nettoyeur à ultrasons et finalement, je pense n’en avoir que peu l’utilité, donc on attendra. Le seul équipement INDISPENSABLE que je n’avais pas au départ était une table élévatrice. Assez accessible financièrement (300€) ces tables ménagent nos dos et permettent de travailler à bonne hauteur. Leur défaut tient à leur encombrement et à leur poids. C’est la hantise du déménagement ! C’est pour cela que j'ai tardé à investir...

Nous allons voir avec quoi est équipé mon atelier et vous vous rendrez compte qu’il n’y a rien d’extraordinaire. Cela dit, je ne fais rien d’extraordinaire non plus ! Pour ce qui est du petit outillage à main, il est bon d’avoir le plus de dimensions et de variétés possibles pour chaque clé, tournevis, marteau, pince… J’ai la chance d’avoir récupéré tout l’outillage de mon père. Il était fort varié. Certains de ces outils sont très très anciens et ont des utilisations bien spécifiques. Même si je les utilise peu, c’est régulièrement que j’en ai besoin. J’ai à ce moment là une pensée pour mon père et ce grand-père que je n’ai pas connu et ça c’est inestimable…

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